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17. Mise au point

« Je n’en peux plus de cette situation, il faut que ça change ! Et il faut que j’aide Eliza à changer l’opinion des gens. Si elle est la seule à aller dire à tout le monde que je ne suis pas folle, pas plus que ma mère, les gens ne la croiront jamais. Et la première personne qui doit changer d’avis, je crois que c’est cette fichue voisine à cause de qui tout a commencé ! »

 

Eh bien, voilà une initiative qui ne manque pas de volonté, j’aime beaucoup, bravo ma petite Val, allons-y !

 

- Tiens… Valentina… que me vaut l’honneur de ta visite ?

- Ne jouez pas les gentilles avec moi, Clémence. Vous savez pourquoi je suis là !

- Comment ça ? Je suis désolée mais je ne vois pas de quoi tu veux parler.

- Ne me prenez pas de haut, s’il vous plait… vous en avez déjà assez fait. Si je suis là, c’est parce que ces rumeurs doivent cesser !

- Je ne vois pas très bien ce que j’ai affaire là-dedans.

- Mais bien sûr ! Dois-je vous rappeler que vous êtes à l’origine des premières rumeurs concernant ma mère ? Vous n’avez fait qu’alimenter tout ça depuis des années, vous avez contribué à nous nuire depuis le début !

- Je n’aime pas beaucoup que tu viennes chez moi pour m’accuser de la sorte.

- Vraiment ? C’est comme ça que vous voulez la jouer ? Vous niez tout en bloc ?

- Je ne te dois rien, Valentina, ni à toi, ni à ta mère. Si tu es venue pour me crier dessus, tu peux repartir. Les voisins vont finir par être alertés !

- C’est vraiment tout ce qui vous importe ? Le fait que ma vie soit un enfer en partie à cause de vous ne vous affecte même pas un tout petit peu ? J’ai dû me tromper alors, j’ai cru que vous aviez un cœur mais manifestement c’est un glaçon que vous avez. Je n’en resterai pas là, sachez-le !

- Ce sont des menaces ?

- Peut-être bien ! J’en ai assez d’être le bouc émissaire pour que vous gardiez les apparences saines et sauves ! Je ne suis pas folle. Ma mère non plus. Et vous feriez bien de cesser de répandre quoi que ce soit de plus. C’est clair ?

- Limpide. Tu peux t’en aller maintenant.

- C’est ça ! Avec plaisir !

Eh bien, on ne peut pas dire que ça se soit vraiment bien passé… Tout du moins, j’imagine que Valentina espérait que la voisine reconnaîtrait ses erreurs et promettrait d’arrêter… mais c’est mal parti.

 

« Foutue voisine ! Même pas capable d’assumer et de me présenter ses excuses ! A la place, il a fallu qu’elle monte sur ses grands chevaux. Et on dit que c’est moi la folle ! Ras le bol ! »

 

Pauvre Valentina, toute cette pression commence réellement à peser. Mais je suis plutôt contente qu’elle finisse par prendre le taureau par les cornes plutôt que de se laisser abattre. Je craignais que ça soit le cas, dernièrement. Tiens, voilà Eliza… Peut-être qu’elle a de bonnes nouvelles…

 

- Alors, des nouvelles ?

- J’ai fait tout ce que j’ai pu, Val. J’ai expliqué à qui voulait l’entendre que toutes ces rumeurs étaient parties d’un malentendu, d’on-dit qui n’avaient pas lieu d’être. Je ne peux plus faire grand-chose de plus, mais crois-moi bien, si j’en entends encore un qui te traite de folle, je ne laisserai pas passer.

- C’est gentil… merci.

- C’est le moins que je puisse faire. Je me sens responsable de ce qui t’arrive, la moindre des choses est que j’essaye de réparer mes erreurs.

- Ce serait bien si la voisine pensait comme vous.

- Comment ça ?

- J’ai été la trouver pour lui dire ce que je pensais, mais elle n’en démord pas. Elle reste campée sur ses positions.

- Ce ne sera pas facile de faire changer les gens d’avis, mais je ne perds pas espoir. Nous y arriverons, tu verras.

- Merci Eliza.

 

On pourrait penser que les Pancakes ne pensent qu’à manger, mais ils sont bien, ces gens.

« Bon, j’en ai marre de rester enfermée, il faut que je change d’air. Tant pis si tout le monde me prend toujours pour une tarée. Il faut que je leur montre que c’est faux, et je ne pourrai pas le faire si je reste chez moi. Il y a justement une artiste qui chante en ville ce soir, ce sera peut-être l’occasion… les gens ne devraient pas trop faire attention à moi. »

 

Excellente initiative, à nouveau ! Je ne reconnais plus ma petite Val, que lui est-il arrivé ? Toute cette « positivité » relative me plait beaucoup !

 

- Valentina ?

- Euh… oui ?

 

« Qu’est-ce qu’il me veut lui ?! »

 

Je me disais bien qu’elle devait se cacher quelque part, là-dessous. La voilà notre vraie Valentina !

 

- Tu ne te souviens pas de moi ? On est ensemble au lycée !

- Je sais oui… c’est juste que je n’ai pas vraiment l’habitude qu’on vienne me parler, tu vois ?

Ah c’est sûr que si tu leur parles comme ça, ça ne leur donne pas forcément envie de revenir ! Un petit effort, Val !

 

- Je vois oui… désolé. Je m’appelle Jules. Je ne voulais pas t’embêter, c’est juste que je t’ai aperçue, toute seule, alors je me suis dit que j’allais venir te tenir compagnie.

 

« C’est louche, tout ça. Encore un qui a fait un stupide pari sur mon dos ? Pas question que je me fasse avoir deux fois ! »

 

J’avoue, je comprends qu’elle se méfie… m’enfin, tous les jeunes garçons ne sont pas aussi stupides que Stephane… si ? Il est vrai que les femmes de la famille Noluck version Sims 4 n’ont guère eu de chance… mais bon, il faut bien une exception à la règle, pas vrai ?

 

- J’ai l’habitude d’être toute seule tu sais… ça fait des années que c’est comme ça, tu as dû t’en rendre compte.

 

Bon ok, elle marque un point… il sait forcément qu’elle est la cible de toute l’école et il ne s’est quand même jamais pointé avant.

 

- Hum… oui. Désolé.

- Ecoute, je sais que tu veux sûrement gagner le pari avec tes amis, mais c’est peine perdue, ça ne marchera pas cette fois-ci.

- Un pari ? Mais…

- Désolée, tu peux retourner près de tes copains, tu sais, c’est pas grave, tu trouveras bien autre chose pour t’amuser.

- Non mais… j’ai pas fait de pari.

- C’est ça ouais. A d’autres.

- Valentina, je te jure, c’est pas un pari. Je sais que tu es victime de la moquerie des autres depuis un moment, et je sais que je n’ai jamais rien fait pour t’aider.

- Beau constat, en effet.

- Je… je t’aime bien depuis longtemps, en fait.

 

« Hein ?! »

 

Hein ?!

 

- Ne me regarde pas comme ça, c’est vrai, je te jure. C’est juste que…

 

« Que tu n’avais pas assez de couilles pour me le faire savoir avant ! »

 

Euh…

 

- Juste que quoi ?

- J’ai été un peu lâche, et j’ai pas osé venir avant parce que j’avais peur que toutes ces moqueries me retombent dessus. Tu es bien placée pour savoir que c’est pas facile à vivre…

- Ah, donc t’as préféré me laisser me démerder toute seule ! Trop aimable !

- Je sais, j'ai été con, je suis désolé !

- Ouais, moi aussi je suis désolée.

- Je ne compte pas baisser les bras. J’ai fait l’erreur d’attendre jusqu’ici, je ne continuerai pas !

- Bonne chance.

- Je te jure que je ferai tout pour gagner ta confiance.

- Eh bien j’espère que tu es patient.

- Très. Surtout quand il s’agit d’une fille comme toi !

- Tu ne me connais même pas !

- Pas encore beaucoup non, mais je t’ai beaucoup observée… ce que j’ai vu m’a plu.

- Tu m’as espionnée ?!

- Mais non, rho ! Observée j’ai dit, je t’ai pas pris en filature non plus ! J’ai des yeux et des oreilles, je m’en suis servi, c’est tout !

- Dommage que tu te sois pas servi de ta bouche pour prendre ma défense !

- Je compte bien réparer ça. Si j’en vois encore un qui se fout de toi ou t’insulte, je ne laisserai rien passer.

- J’espère que tu as pris des cours de boxe…

- T’inquiète pas pour moi. Fais-moi confiance. Je réussirai mon pari…

- Ah ! Tu vois !

- Non ! Non non non ! Argh, mauvais choix de mots… je ne voulais pas dire pari avec d’autres ! C’est juste mon pari personnel. Je gagnerai ta confiance.

- Va sérieusement falloir que tu t’améliores alors.

- Promis !

- Allez, je te laisse, je vais rentrer. Bonne soirée, bye !

- Non, attends, t'en... vas pas...

 

Trop tard. Eh bien… voilà un garçon persévérant ! Espérons qu’il soit sincère… je ne pense pas que Valentina aura la force de supporter une autre humilitation…

- Alors ce spectacle, c’était bien ?

- Je ne sais pas… un gars du lycée m’a abordée et m’a tenue toute la soirée.

- Ah bon ?

- Je parie que c’est encore un jeu pour se foutre de moi. Il me jure que non mais bon…

- Peut-être devrais-tu lui faire confiance alors ?

- Jamais de la vie ! Si c’est pour me prendre la honte une seconde fois, je m'en passe.

- Tu sais, dans la vie, il vaut mieux tenter quelque chose que de regretter le reste de ses jours de n’avoir rien fait.

- Mouais…

- J’ai eu des difficultés, moi aussi. Et regarde, j’ai eu Alexis, ça m’a conduit à rencontrer ton père, et je t’ai eue toi. Mes erreurs m’ont apporté les plus grandes joies de ma vie. On ne sait jamais ce que le destin peut nous apporter, crois-moi.

- On verra…

 

Elle n’a pas l’air convaincue mais on ne peut pas lui en vouloir… elle n’a pas vraiment eu une enfance et une adolescence de rêve. Espérons vraiment que ça se termine bientôt grâce aux efforts d’Eliza… et des siens !

D’ailleurs, on peut dire que pas mal de personnes viennent se présenter à la porte des Noluck en ce moment. En voilà encore un ! Ce ne serait pas le petit voisin Martinez ? S’il est là pour continuer sur le même chemin que sa mère Clémence, il peut retourner d’où il vient !

 

- Arthur ? Qu’est-ce que tu fais ici ?

 

Elle est sceptique, y a de quoi. Mais il a l’air plus embarrassé qu’autre chose…

 

- Salut Val… ma mère m’a raconté ce qui s’est passé l’autre jour. On s’est disputés…

- Ah bon ?

- Elle pensait que je la soutiendrais, mais je trouve que tout ce qui se passe est vraiment pas cool. J’ai honte que mes parents aient lancé ces rumeurs sur vous. Je me souviens très bien quand ta mère est venue la première fois. Je ne l’ai pas trouvée folle moi, je l’ai trouvée plutôt drôle en fait.

- Oh… c’est… c’est gentil. Merci d’être venu pour ça.

- Je tenais à m’excuser pour leur comportement. Et compte sur moi pour faire changer ma mère d’avis. Mon père n’est plus là mais je pense qu’il aurait été du même avis que moi, tout ça n’a pas de sens, ma mère reviendra à la raison aussi, tu verras.

- Merci beaucoup Arthur !

- De rien. Je dois y aller, mais on se reverra sûrement ! A bientôt !

- Salut !

 

Ben ça alors !

On dirait bien que les choses changent enfin pour Valentina ! Eliza a dû être plutôt convaincante, en tout cas on peut clairement ressentir les effets de ces dernières offensives, c’est super ! Pas vrai Val ?

 

« Wow… alors là, j’en reviens pas ! Je sais pas si c’est moi ou si c’est Eliza… mais c’est trop bien ! Enfin quelqu’un qui me dit qu’il ne me trouve pas folle ! J’ai cru que ce moment n’arriverait jamais ! C’est maman qui sera contente de l’apprendre ! »

 

En effet, Rose sera ravie de l’apprendre. Et apparemment, ça ne s’arrête pas là.

 

- Eh Valentina ! Je voulais te dire, on parle beaucoup de toi en ville en ce moment.

- Ah… ah oui ?

 

« Je suis pas sûre que ça soit une bonne chose… »

 

Wait for it…

 

- Oui, Eliza a fait des émules, et pas mal de gens se sont rendus compte de ce qu’ils te faisaient subir. Je suis contente que tout ça prenne fin. Personnellement, je n’ai jamais cru aux rumeurs, je tenais à te le dire.

- C’est… c’est gentil, merci.

- Je suis sûre que d’autres sont comme moi, t’inquiète pas ! Allez, bonne chance !

- Merci…

« Oh là là, ben dis donc… c’est le grand bouleversement ! Je crois que je n’ai jamais parlé à autant de personnes extérieures différentes en si peu de temps ! »

 

Tu m’étonnes ! Mais c’est génial !

 

- Eh Valentina !

- Oh salut Amélie ! Tu vas bien ?

- Super et toi ? Je te présente mon frère, Arthur !

- Salut !

- Salut ! Enchantée.

- Tu te souviens, j’ai rencontré Valentina l’autre jour, c’est elle qui m’a conduit au parc !

- Je me souviens oui. Elle m’a tellement parlé de toi que je suis content de faire enfin ta connaissance !

- Ah bon ? C’est gentil, Amélie !

 

« Enfin des gens qui ne sont pas au courant des rumeurs ou en tout cas, qui ne semblent pas en tenir compte du tout… ça fait du bien ! Je devrais les fréquenter plus souvent, même s’il semblerait que je puisse enfin faire un choix dans les personnes que je veux fréquenter, maintenant. »

 

Effectivement, plusieurs personnes au parc ont salué Valentina et lui ont donné des petits encouragements. Je n’en reviens pas de l’efficacité d’Eliza ! Il faudra la féliciter à l’occasion !

- On est dans la même classe en maths et en sciences, je crois, Valentina.

- Oui, on ne peut pas dire que tu me vois dans mes matières préférées cela dit…

- Oh, Arthur il adore les maths ! Il pourrait t’aider si tu veux !

- Oh non, je…

- Mais oui, pourquoi pas ? C’est une bonne idée, enfin si tu en as besoin et que t’es d’accord que ce soit moi qui t’aide.

- Oui non, c’est pas ça… je ne voudrais juste pas déranger pour si peu.

- Pas du tout, si ça peut t’aider, j’y vois aucun inconvénient.

- Faudra juste demander à Eva, hein Arthur ?

- Eva ?

- C’est sa petite amie !

- Je n’ai pas besoin de la permission d’Eva pour faire quelque chose, Amélie, mais merci de t’en inquiéter.

 

Elle est mignonne, cette petite, je l’aime bien ! Et cet Arthur a déjà une petite amie ? Il n’a pas perdu de temps dis donc ! A moins qu’elle soit venue avec lui d’on ne sait où…

 

- Bon eh bien, c’est d’accord alors, si ça ne t’embête pas.

- Non, ce sera sympa, on pourra mieux se connaitre comme ça !

 

Eh bien voilà, un nouvel ami en perspective pour notre Valentina ! C’est super, elle élargit ses horizons, je suis ra-vie !

Chez Alexis aussi ça fonctionne plutôt bien. Bon, il n’élargit pas vraiment ses horizons mais il les approfondit, ce qui est très bien aussi !

Sarah l’a invité à une fête, elle a osé franchir le pas, et il n’a pas résisté très longtemps à accepter. Elle a même eu la délicatesse de demander à Valentina si ça ne la dérangeait pas. Elle n’était pas vraiment obligée mais c’est une vraie amie, j’aime ça.

 

Bref, ces deux-là semblent bien s’entendre et je crois bien qu’ils finiront ensemble…

Même s’ils n’ont pas encore osé aller plus loin. Ils ne sont pas officiellement ensemble quoi. Mais je pense qu’on peut sans trop se tromper dire que Sarah sera la belle-sœur de Valentina. Si tel est le désir des deux concernés, évidemment ! Après tout, je n’ai pas grand-chose à dire là-dedans. Et puis ça colle bien entre deux depuis le jour où ils se sont vus… je crois bien qu’on peut appeler ça un coup de foudre, tiens !

 

Et un de casé, un ! Reste à voir si Jules conviendra à notre Valentina, mais pour ça il faudrait d’abord qu’elle apprenne à lui faire confiance. Personnellement, je ne sais pas encore très bien quoi en penser. Mais je ne m’en méfie pas comme elle… il m’inspire plutôt confiance, et il a l’air gentil et sincère. Ce sont déjà deux qualités très importantes, vu les déboires de la dernière fois.

Ce qui est sûr, c’est que si Valentina ne fait pas encore confiance aux autres, elle prend confiance en elle ! Regardez-la, toute pimpante, toute belle… Je pense sincèrement qu’on va doucement dans la bonne direction avec cette petite ! On a bien galéré et même si je n’oserais pas dire que tout est fini, je crois qu’on a bien avancé !

 

L’école est moins pénible pour elle, elle y part avec le sourire. Sarah est toujours sa meilleure amie mais elle passe aussi du temps avec d’autres personnes maintenant, notamment une de ses collègues du café où elle travaille, Justine, et quelques autres filles de sa classe, Jules qui se montre doux et patient et qui, je crois, gagne peu à peu sa confiance, Arthur, qui essaye de connaître Valentina pour elle-même et non selon ce que les autres peuvent parfois encore en dire, et Eva, sa petite amie. Oui, je pense que Valentina est de mieux en mieux entourée.

 

Dans la rue aussi, on la salue poliment maintenant, les rumeurs semblent s’être enfin tues ou tout du moins atténuées. Elle n’entend plus les moqueries ouvertes des gens qu’elle croise. Certains se manifestent encore de temps en temps pour lui dire qu’ils n’ont jamais cru à tout ça. Dommage qu’ils n’en aient jamais rien dit…

Rose aussi semble enfin soulagée, elle a senti le changement chez sa fille et puis bien sûr Valentina lui a raconté ! Elles sont plus complices que jamais et ça fait vraiment plaisir à voir.

Certes, Valentina refuse toujours d’entendre parler du challenge mais je pense qu’il faut laisser le temps au temps. Laissons-la d’abord profiter de sa nouvelle vie, ensuite peut-être changera-t-elle d’avis.

 

- Ah, Pouss, je ne sais pas si tu es là ou si tu es avec Valentina, mais au cas où, je parle tout haut comme une vieille folle, puisque je crois que tu ne peux plus entendre mes pensées… d’ailleurs, heureusement parce que je pense que tu aurais été fâchée une fois ou l’autre. Mais soit. Profitons que personne ne me voit pour ne pas relancer les rumeurs. Ce qui est quand même vachement ironique, dans toute cette histoire, c’est qu’on a dit qu’on entendait des voix alors qu’on n’entend rien du tout ! Et dieu sait… enfin tu sais que j’aurais aimé t’entendre, moi ! Mais bon, bref. Ce que je voulais partager avec toi, c’est que je pense que Valentina est enfin sur le bon chemin. Je crois que cette fois ça y est, les rumeurs vont cesser… et je suis si heureuse. Je vais pouvoir partir tranquille…

 

Non mais c’est pas encore l’heure de partir !!!

 

- Et je sais ce que tu dois te dire, que c’est pas encore l’heure et tout ça. Mais avec mes parents et Fred qui sont partis si subitement, je m’attends à tout. Alors, au cas où, je voulais te dire encore une fois merci. Je vais partir en paix…

 

Tais-toi ! 

 

- … quand ce sera l’heure !

 

Ah, bon !

Non mais oh, je suis pas encore prête à voir partir Rose moi ! Je commence à peine à m’habituer à ne plus l’entendre… Certes, j’entends Valentina, mais c’est pas pareil, elle ne s’adresse jamais à moi parce qu’elle ne croit pas en moi. Et quoi de plus normal, elle n’a jamais pu expérimenter ma présence, au contraire de Rose. J’espère juste que je ne devrai pas attendre que son héritière soit adolescente pour lui démontrer que je suis là et que je ne lui veux que du bien. Mais si ça continue comme ça, je crois que je n’aurai pas le choix.

J’adore Valentina, croyez-moi bien, autant que Rose, mais je n’ai pas cette complicité qui nous permettait à Rose et moi de dialoguer sans nous entendre. Elle me connait si bien, ma Rose. J’aimerais que Valentina me connaisse aussi…

 

Enfin, je suppose qu’il faudra être encore un peu patiente.

En attendant, comme promis, Arthur est venu l’aider en maths. C’est vrai qu’elle n’y est pas très douée alors ça ne peut que lui faire du bien, et ça renforcera sûrement leur amitié naissante.

En parlant d’amitié, voilà notre héroïne, Eliza ! Mais c’est Rose qui l’accueille en rentrant du boulot, puisque Val révise ses maths.

 

- Tiens Eliza, comment vas-tu ?

- Bien Rose, et toi ? Valentina est là ?

- Oui, elle est occupée avec un ami qui l’aide en maths.

- Oh je ne vais pas la déranger alors. Je venais juste voir comment ça allait… si mes efforts pour que ces rumeurs cessent ont porté leurs fruits.

- Tes efforts ?

 

Oh oh, apparemment, Valentina n’a pas vraiment TOUT raconté à sa mère…

 

- J’ai promis à Valentina que je ferais tout pour me racheter en faisant taire ces rumeurs.

- Te racheter ? Mais de quoi donc ? Tu n’y es pour rien !

- Elle ne t’a pas dit ?

- Pas dit quoi ?

 

Oups… Vaaaaaaaaaaaaaaaaal ! Ce serait le moment de descendre, là… !

Mais évidemment, elle ne peut pas m’entendre, alors elle ne va pas descendre, et ça va être la catastrophe ! Mayday mayday !!! Le voyant rouge qui clignote elle ne le voit pas non plus ?!

 

- Hum… eh bien… que c’est à cause de moi que les rumeurs se sont amplifiées.

- Mais qu’est-ce que tu racontes ?

- Fred était venu se confier à nous il y a quelques temps maintenant, quand il avait un peu difficile… et quand on en a parlé avec Bob, des voisins ont entendu notre conversation sur votre prétendue folie et le fait que vous entendriez des voix…

- Fred ? Ah ah ah, c'est une blague !

- Il ne t’avait rien dit ?

- Quoi, c'est vraiment vrai ?! Non ! J’ignorais qu’il était venu se plaindre auprès de vous à mon sujet ou celui de sa fille !

- Oh non, il ne se plaignait pas. Il ne savait juste pas très bien comment gérer ça, parfois… et nous voulions vous aider, c’est pour ça qu’on en parlait. On n’a jamais imaginé avec Bob que ça prendrait une telle ampleur.

- Tu veux bien m’excuser, Eliza ? Je crois que je dois avoir une conversation avec ma fille…

- Oui… oui bien sûr mais… Rose, je suis désolée, je pensais que tu savais… je suis tellement désolée.

- Ne t’inquiète pas Eliza, tu n’y es pour rien. A bientôt ! Valentina !

 

Aïe aïe aïe, ça sent le pâté !

- Pourquoi est-ce que tu as expédié Arthur comme ça, maman, on révisait, c’était pas très poli !

- Eliza est passée.

- Ah bon ?

- Elle avait des choses à m’apprendre, apparemment !

- Comment ça ?

 

« Merde, j’espère qu’elle n’a pas… »

 

- Sur les confessions de ton père ! Et tu étais au courant ! Tu ne m’as rien dit ! Pendant tout ce temps, tu savais que ton père était allé se plaindre de nous auprès de nos amis, et tu n’as rien dit !

- Il n’est pas allé se plaindre ! Il avait juste besoin de parler un peu… tu crois que c’était facile pour lui, toute cette histoire de challenge à la noix ?! Tu imposes ça à tout le monde et tu voudrais qu’on vive ça comme si ce n’était rien ?! Tu m’as faite dans le seul but de poursuivre un challenge, maman ! Un challenge ! Plus important que tes propres enfants ! Et tu l’as imposé à papa ! Tu ne vas quand même pas lui reprocher d’avoir eu du mal, ce serait le comble !

- Je t’interdis de dire des choses pareilles !

 

Mince… mince mince mince… ça part dans une direction que je n’aime pas du tout !

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