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18. Dérapages

- Tu veux dire que tu m’interdis de dire la vérité !

 

J’ai vraiment peur que cette conversation aille trop loin. Je comprends le sentiment de Valentina, elle ne peut pas comprendre parce qu’elle ne m’a jamais entendue… mais je comprends aussi Rose, qui doit se sentir trahie par son mari et par sa fille…

 

- Bon sang Valentina… pourquoi as-tu gardé ce secret ? Je croyais qu’on se disait tout…

- Parce que je savais que tu risquerais de douter de papa !

- Tu en es sûre ? Moi je crois que c’est toi qui as douté de ton père pendant tout ce temps, et qui ne me l’a pas dit pour m’épargner ce que tu as porté toute seule.

- N’importe quoi ! Ne retourne pas la situation !

- Valentina… c’est moi le parent, c’est à moi de porter ce genre de choses, pas à toi. D’autant plus que tu avais déjà suffisamment dans ton sac avec toutes ces rumeurs.

- La faute à qui ?! Laisse tomber maman, jamais je ne ferai ce challenge… d’ailleurs, je n’aurai pas d’enfant, mets-le toi dans la tête !

 

Je me disais bien que ça finirait avec une porte qui claque…

Pauvre Rose… la voilà toute triste depuis des jours. Val et elle ne se parlent plus… Valentina est vraiment fâchée mais je pense que Rose a raison : elle s’en veut à elle-même d’avoir douté de son père et reporte ça sur sa mère. Certes, Rose se sent un peu trahie par Fred, mais je crois qu’elle comprend pourquoi il a eu besoin de parler. Valentina n’a pas tort sur ce point, le challenge, tout ça, ça devait être dur à porter pour lui, il avait simplement besoin d’une oreille attentive… sans s’imaginer que tout cela prendrait de telles proportions.

 

- Je n’en veux pas à Fred, tu sais, Pouss… bien sûr, j’aurais aimé qu’il m’en parle, et j’aurais aimé qu’il nous dise ce qui s’était passé quand les rumeurs à propos de Valentina ont commencé à s’amplifier. Mais je ne lui en veux pas. Après tout, chacun gère les choses à sa façon.

 

Voilà qui est plutôt sage !

 

- Malheureusement pour nous, Valentina a décidé de les gérer en refusant toute implication dans le challenge. Ça me fend le cœur de savoir qu’elle va se priver des joies de la maternité à cause de moi… tout ça pour aller contre moi. Mais c’est elle qu’elle punit en réagissant comme cela, pas moi…

 

On est bien d’accord… mais pour l’instant, on ne peut pas y faire grand-chose, malheureusement.

Val et Rose ne se parlent plus depuis des jours… l’ambiance à la maison est vraiment pas terrible. Val en veut à sa mère à propos du challenge et Rose en veut à sa fille ne lui avoir rien dit.

Tiens… Val ferait-elle un pas vers sa mère ?

 

- Bon écoute maman, je suis désolée de ne t’avoir rien dit. Mais je ne voulais pas que tu t’en fasses à propos de papa. Je ne voulais pas que ton image de lui change à cause de moi.

- Mais enfin ma chérie, ce n’est pas ta faute ! Tu n’es pour rien dans cette histoire ! Les seuls responsables, ce sont ces imbéciles qui ont cru bon de te détruire la vie à coup de rumeurs plus idiotes les unes que les autres !

- N’empêche que si papa n’avait rien dit…

- Le passé, c’est le passé, c’est comme ça et on n’y changera rien. Ton père n’a pas voulu nous nuire et c’est tout ce qui compte. Mais je refuse que tu te punisses en refusant d’avoir des enfants à cause de tout ça ! Et je ne veux plus que tu me caches des choses, tu as assez à gérer, tu m’entends ?

- D’accord… mais je n’aurai pas d’enfant maman, il faut te faire à cette idée. Je ne changerai pas d’avis. Je refuse de porter au monde un enfant qui aura à subir les mêmes choses que moi.

 

Je ne crois pas qu’elle changera d’avis de sitôt, en effet…

Mais bon, la vie continue malgré tout, pour l’instant on est bien obligé de se faire à l’idée… heureusement, on a encore un peu le temps avant de sonner l’alarme, Valentina est toujours une jeune adolescente en recherche d’elle-même… ça nous laisse de la marge.

Et on dirait qu’elle suit les traces de sa mère…

 

« Il est temps que j’apprenne à me défendre… on ne sait jamais, que Stephane décide de ne pas en rester là. Je suis sûre que ce sale type est capable d’en venir aux mains après la raclée verbale que je lui ai mis l’autre jour… Autant être préparée. Et puis ça me défoule bien ! »

 

Voilà une résolution… originale, dirons-nous. Bon, c’est pas plus mal, je ne voudrais pas qu’elle ait raison et ne puisse pas se défendre face à un Stephane en colère, mais… je suis surprise, je dois bien l’avouer. Cela dit, il vaut mieux qu’elle déverse sa colère comme ça qu’en criant sur sa mère…

Eh mais, ce serait pas Jules, là derrière ?

 

- Salut Val !


Dans le mille !

 

- Ju… Jules ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ?

 

« Fallait bien que je tombe sur lui tiens ! Pfff ! »

 

Cache ta joie dis donc !

- Comment ça va depuis la dernière fois ?

- Ça va…

- Tu t’entraines féroce on dirait !

- Je veux être capable de me défendre.

- C’est une bonne chose ! T’as raison ! Mais t’as pas envie de faire une petite pause et d’aller faire un tour ? Il fait beau !

- Il fait toujours beau…

 

Rho quelle mauvaise volonté elle y met dis donc ! C’est pas très gentil, pauvre Jules. Je sens qu’un petit coup du destin lui ferait du bien à cette gamine !

 

« Mais que… non, JE NE VEUX PAS QU’ON ME FORCE bon sang ! »

 

Trop tard…

 

- Hum… oui bon, ok, on y va !

 

« Grumpf !!!! »

 

- Je me demandais si… si ça te dirait d’aller boire un verre avec moi, un de ces soirs…

- Oh… euh…

 

« J’imagine que j’ai pas trop le choix. Bah, on va dire que ça me fera de l’expérience, tant pis ! »

 

- Oui… ok.

 

Bon, on va les laisser un peu… elle a dit oui, c’est le plus important ! Ta ta la ta ta…

« Ça ne va pas se passer comme ça, je refuse de ne pas être au contrôle de ma vie ! Bon sang, ils ont peut-être raison… peut-être que je suis folle ! Mais qui que vous soyez… fichez-moi la paix ! »

 

C’est pas prévu pour encore quatre générations, ma pauvre Val… ah ah ! Elle a dit oui, elle a dit oui !

Tiens, voilà Amandine, la cousine de Val, vous savez, la fille de Noah et Sophie.

 

- Je voulais te demander conseil sur un truc…

- Mais oui, qu’est-ce qui se passe ?

- Y a un gars du lycée qui m’a invitée à boire un verre…

- C’est super ! Il est mignon ? Tu l’aimes bien ?

- C’est ça le truc ! Je ne le connais pas ! Y a quelques semaines, tout le monde me prenait pour une folle, on ne m’adressait la parole que pour m’insulter, et maintenant j’ai un mec qui me propose un rencard ! Je n’y comprends plus rien tu sais…

- Je vois…

- J’ai envie de faire confiance à personne ! Ils m’ont tellement pourri la vie pendant des années, je ne crois pas aux revirements de situation heureux ! J’ai pas confiance… je suis persuadée que c’est encore un tour pour se foutre de moi, m’humilier devant tout le monde… et ça reprendra de plus belle et… je ne suis pas sûre de le supporter, cette fois.

- Ecoute… je comprends, enfin j’imagine ce que tu as dû vivre. C’est vrai que nous, on a été relativement protégés… Julie et moi sommes déjà les deux seules filles Noluck en dehors de ta mère et toi, et en ce qui me concerne, je suis une Noluck via mon père, pas ma mère. Aussi idiot que ça puisse paraitre, les gens se sont focalisés uniquement sur la branche féminine. Quant à Julie, elle est la fille de Yolaine, mais comme personne ne connait ses parents, ils ne savent pas que sa mère était la petite sœur de ta grand-mère… bref, ils ignorent qu’elle vient elle aussi d’une « branche féminine » des Noluck. On a été épargnés. Mais je crois vraiment que le pire est derrière vous.

- Tu crois ?

- J’écoute ce que les gens racontent… leur discours a changé, ou alors ils ne parlent tout simplement plus de vous, ce qui est une bonne chose.

- Oui mais…

- Je sais. Tu as peur de faire confiance à nouveau, c’est bien normal. Mais je crois que tu dois tenter le coup. Tu ne peux pas rester indéfiniment dans le cocon familial et ne jamais rien vivre, pas vrai ?

- J’imagine que non.

- Tu le regretterais, si tu ne tentais pas. Tu te demanderais toujours « et si… ? » et franchement, ça non plus ce n’est pas une partie de plaisir à vivre !

- Tu sembles bien connaitre le sujet…

- Malheureusement oui. Je suis passée à côté de quelqu’un, moi aussi, et depuis je me demande si j’ai bien fait. Seulement pour moi, il est trop tard pour revenir en arrière. Il est parti, et il est marié maintenant. Pour toi, c’est encore l’heure. Alors fonce, vas-y, profite, éclate-toi… si ça marche, tant mieux, sinon… tu auras essayé et tu en seras grandie, quoi qu’il arrive.

- Et on sera là pour te remonter le moral !

- Tiens, salut Julien !

- Allez les filles, arrêtez de vous prendre la tête ! On va piquer une petite tête ?

- Pourquoi pas !

 

Quel plaisir de voir Valentina entourée des siens. J’aurais aimé que Rose connaisse ça un peu plus longtemps. Enfin, au moins, elle a eu la chance de retrouver ses parents. Ça aurait pu être bien pire, elle aurait pu être seule le restant de ses jours… Et c’est tellement agréable de voir que Valentina s’entend bien avec ses cousins.

Allez, c’est l’heure du rencard !! J’suis aussi enthousiaste qu’elle à l’idée d’avoir une vie sociale, je crois ! Enfin, je devrais plutôt dire que je suis plus enthousiaste qu’elle… vu comment elle a réagi.

Maiiiis… elle ne semble pas mécontente d’être là, on dirait, non ?

 

« Bon… Amandine a peut-être raison. Profitons de la soirée, on verra bien où ça nous mène. Jusqu’ici, Jules a vraiment été gentil… qui sait. Non, allez Val, ne mets pas les espoirs trop hauts, tu seras déçue… vas-y, et tu verras bien. »

 

- Salut ! J’suis trop content que tu sois là… et tu es vraiment… ravissante !

- Merci… c’est gentil. T’es pas mal non plus !

 

Oui enfin, un petit tour par le placard un de ces quatre ne lui fera quand même pas de mal, je crois. On verra si ça dure, enfin.

 

- On y va ?

- On y va ! J’espère que ça te gêne pas, je t’ai emmenée dans ce pub en me disant que ce serait pas mal fréquenté, que tu serais sans doute plus à l’aise de passer plus inaperçue… même si j’ai du mal à imaginer que personne ne te remarque ce soir, vu comme tu es belle…

- C’est gentil d’y avoir pensé…

 

Oooooh ils sont trop mignons ! Elle a rougi, je l’ai vue, elle a rougi !

- Alors, qu’est-ce que tu veux boire ?

- Je prendrai la même chose que toi, merci.

- L’entrainement s’est bien terminé, l’autre jour ?

- Oui, ça va. J’ai encore des progrès à faire mais quand on apprend seul, ça prend toujours un peu plus de temps.

- Je pourrais t’aider, si tu veux. Je ne suis pas un grand sportif, mais je connais une ou deux techniques infaillibles pour mettre quelqu’un KO. Je suis sûr que ça pourrait te servir si jamais quelqu’un t’embêtait… dans le cas où je ne serais pas là pour te défendre, évidemment !

 

Elle a ri ! Femme qui rit… oui enfin, façon de parler, c’est encore une enfant, elle a bien le temps, mais bon… !

 

- Eh bien je… oui, pourquoi pas ? Ça pourrait toujours m’être utile d’apprendre d’autres techniques, comme tu dis.

- Super !

 

Bien, on va leur laisser un peu d’intimité… vous inquiétez pas, on repasse tout à l’heure, on va certainement pas la laisser tout fiche en l’air, elle est en capable rien que pour m’énerver, même si elle ne le sait pas encore ! Heureusement pour moi.

J’avais bien dit qu’on ne les laisserait pas trop longtemps… bah quoi, trente minutes tout seuls, c’est déjà bien non ? Non ? Bah, je viens juste vérifier qu’elle n’est pas en train de casser toutes ses chances.

 

- Au fait, j’avais raison !

- A quel sujet ?

- Je crois que tu t’amuses… tu as bien failli passer à côté de quelque chose en me disant non, avoue !

- Je… oui bon, d’accord, t’as raison, je passe un bon moment !

- Ah ! J’en étais sûr !

 

Il me plait bien ce petit… en tout cas, il sait comment afficher un sourire sur le joli visage de ma petite Val… c’est déjà une très bonne chose !

Bon bon, ok ok, on va les laisser seuls encore un peu… on les retrouvera quand même quand ils se diront au revoir hein, je ne voudrais pas passer à côté de quelque chose !

Et j’avoue que là, pour le coup, je bénis le fait qu’on ne puisse pas m’entendre… je me serais sans doute fait incendier au moins cinq ou six fois, déjà !

Ah ! Jules a raccompagné Valentina chez elle, en vrai gentleman !

 

- J’ai vraiment passé une super soirée, Val…

- Moi aussi, c’était bien.

- Bien ? C’est tout ?

- Non, c’est pas ce que je voulais dire. Enfin… t’as compris quoi !

- Un jour, tu me feras confiance.

- J’essaye… mais c’est dur tu sais.

- Je comprends ouais. Mais je te jure que… je suis sincère.

- J’espère…

- Bon…

- Bon…

- J’ai pas envie de partir.

- Je vois ça… mais ma mère va se demander ce qu’on fiche si je ne rentre pas.

- Tu la crois si bête que ça ? Elle a bien été adolescente, elle aussi, non ?

 

Euh… disons que… non, pas vraiment ? Enfin… ce serait trop compliqué à t’expliquer, mon petit Jules !

Ce silence gênant… ça ne présage que… YES ! Il l’a embrassée ! Et… et… elle ne le repousse pas ! YOUHOU !!!

 

- Bon ben… hum…

- Merci pour la soirée, Jules. Vraiment.

- On va remettre ça ?

- Oui… oui…

- T’es pas sûre ?

- Si, je veux qu’on remette ça.

- Est-ce que je peux considérer qu’après cette soirée, on est ensemble ?

- Eh bien… oui. On s’est embrasssé.

- On s’est embrassé. Et c’était top.

- Hmm… allez, faut que j’y aille.

 

Un dernier petit bisou et qui vient de la part de Valentina… ça vaut le détour. Jules est aux anges, je crois.

 

- Bonne nuit, Jules.

- Bonne nuit…

 

Aaaaah… quelle belle soirée !

Bon ! Après cette bonne nuit à rêver de notre Jules, on va… mais, qu’est-ce qu’elle nous fiche, Rose ?!

 

- Vous et tous les autres, vous allez arrêter de trainer ma fille dans la boue, c’est bien clair ? Je ne veux plus entendre d’insultes ou de sous-entendus sur une prétendue folie qui n’a jamais existé !

- Mais enfin, Mme Noluck, je vous dis que…

- Je ne veux plus rien entendre ! Ma fille a vécu un enfer à cause de vous ! Son enfance a été brisée ! Il est hors de question que toute son adolescence le soit aussi !

 

Mais mais mais… Rose ! Qu’est-ce qui se passe ?!

 

- Impossible que je laisse faire tout ça plus longtemps… je n’en peux plus de tout ça ! Je n’en peux plus de voir ma fille souffrir ! Et douter de sortir avec un garçon de peur que ça ne soit qu’une humiliation de plus ! Plus jamais !

 

Mais enfin ma Rose… tout allait mieux, qu’est-ce qui te prend ?

- Rose ? Est-ce que ça va ?

- Oh Louis… oui oui, ça va !

 

Le mari de William, le frère de Rose, pour ceux qui ne suivent pas encore très bien.

 

- Qu’est-ce qui passe ?

- Je… oh… c’est… disons que… Valentina est sortie avec un jeune garçon hier. Et quand j’ai vu des gens discuter tout bas, ça m’a rendue folle. Je ne veux plus qu’on parle sur le dos de ma fille.

- Mais tu es sûre qu’ils parlaient sur Valentina ?

- Oui ! Enfin… non, je n’ai pas entendu ce qu’ils disaient mais…

- Peut-être qu’ils parlaient d’autre chose…

 

Pauvre Louis… je le comprends si bien ! Rose n’a aucune preuve qu’on parlait sur Val… d’autant plus que la femme qu’elle vient d’agresser, c’est une des premières qui est venue dire à Valentina qu’elle n’avait jamais cru aux rumeurs !

 

Ce n’est pas que je veux le laisser se dépatouiller tout seul, mais je ne peux pas vraiment l’aider, je n’ai aucun contrôle… allons donc voir ce qu’il en est de Val après cette soirée si romantique ! J'espère que toute cette histoire avec Rose ne va pas remettre de l'huile sur le feu avec sa fille, quand même...

- Bon alors, raconte ! Je veux TOUT savoir !

- Mais t’es sûre qu’on n’aura pas d’ennui, à sécher les cours, comme ça ?

- Mais noooon… ils s’en fichent de nous, on est invisibles, tu te souviens ?!

- Ben… plus vraiment maintenant, je te rappelle…

- Rho allez Val, détends-toi un peu ! C’est pas pour une fois, on a des supers notes, on a toujours été des élèves modèles, on va pas nous tomber dessus pour UNE fois !

- Bon… d’accord. T’as peut-être raison…

 

Comment ça, sécher les cours ? Qu’est-ce que c’est que cette nouveauté ?! Mademoiselle a un petit ami alors elle se croit tout permis ? Il y a intérêt à ce que ça ne soit qu’une seule fois, non mais ! J’ai pas eu la chance d’avoir une gamine génie qui fait ses devoirs toute seule pour qu’elle gâche tout en séchant les cours !

- Allez, vas-y, raconte-moi maintenant… t’étais habillée comment ? Et lui ?

- J’avais mis ma petite robe blanche…

 

Bon, pendant qu’elle raconte…

Je suis quand même inquiète, j’espère que Valentina ne va pas partir sur une mauvaise voie, maintenant que les choses vont mieux. Avant, on va dire qu’elle n’avait que ça à faire, ses devoirs tout ça… mais il ne faudrait pas qu’elle laisse tout ça de côté sous prétexte qu’elle a une vie sociale !

Je suis ravie, c’est pas ça… elles sont heureuses toutes les deux, on leur parle à l’école, elles ont de nouveaux amis, elles sont plus ou moins intégrées. Il y a encore quelques grincheux mais ça s’effacera avec le temps.

Et je suis ravie de les voir profiter ainsi, de passer du bon temps ensemble…

Mais je ne voudrais pas que ça soit au détriment d’autre chose. Il n’est pas impossible d’avoir une vie et de continuer à bien faire les choses. J’espère que je ne devrai pas intervenir.

 

- Attends, prends avec les bateaux derrière !

- C’est pas super simple de viser, tu sais !

- Il faut qu’on ait l’ait trop cool pour la mettre sur Simcebook après !

 

Je ne suis pas sûre que ça soit hyper judicieux de poster des images sur les réseaux sociaux pendant les heures où vous êtes supposées être à l’école…

 

- Notre avenir social dépend de cette photo, Val !

- Ah ah, t’es con, notre avenir social !

- N’empêche qu’il n’y aura pas que Jules qui aura envie de t’embrasser si t’es jolie dessus… !

- N’importe quoi ! Fais pas trop la maligne toi, t’as même pas encore franchi le pas avec mon frère !

- C’est pas pareil !

- Ah bon ? Et pourquoi donc ?!

 

Ah, ces ado…

« Pfiou, je crois que j’ai bien fait d’écouter Amandine, en tout cas. Jules est sympa après tout… on verra bien où ça me mène. Et puis, enfin, ENFIN, les gens arrêtent de parler sur mon dos… je peux sortir sans craindre d’entendre des chuchotements sur mon passage, des rires moqueurs… je peux profiter de la vie ! Si seulement maman pouvait le comprendre et me lâcher un peu… On n’est plus trop fâchées mais je sens qu’elle est encore inquiète et qu’elle me met un peu la pression pour son challenge de dinguos… Je ne sais pas comment lui faire comprendre que tout ça, ça vient de là, que je ne veux pas de ça pour mes enfants… que je ne veux pas d’enfants. Si seulement elle pouvait me laisser un peu de liberté… »

 

Ma petite Val est sereine… mais encore bien préoccupée malgré tout… Je crois que Rose et elle ont vraiment du mal à se comprendre, en ce moment…

 

- Valentina ?

- Oh tiens, bonjour... ! Vous allez bien ?

- Eh bien... oui, mais j'aurais quelque chose à te dire... c'est à propos de ta mère...

 

Qu'est-ce que... ?

- Maman ? Maman !

- Val ? Viens ici tu veux, j’ai deux mots à te dire !

- Oui, ben moi aussi !

- Comment ça ? Tu veux bien me parler sur un autre ton ?

- Pas tant que tu ne cesseras pas de te mêler de ma vie !

- Mais qu’est-ce que tu racontes ? Je te rappelle quand même, jeune fille, que je suis ta mère, c’est mon rôle !

- Pas quand tu te mêles de choses beaucoup trop tard et que tu ne fais que les empirer !

- De quoi parle-tu ?

- Tu as été crier sur des gens qui n’ont rien fait maman ! On m’a tout raconté !

- J’ai pris ta défense, tu ne vas quand même pas le me reprocher !

- Mais c’est trop tard bon sang ! Les choses vont mieux maintenant, pourquoi tu vas remuer tout ça ?! En plus, tu as été crier sur une des premières personnes qui m’a soutenue !

- Qu… quoi ?

- Oui ! Bravo ! Maintenant, les gens ne me traiteront peut-être plus de folle, mais ils penseront tous que ma mère l’est, c’est clair !

- C’est pendant que tu séchais les cours que tu as appris ça ?

 

Aïe… Rose est au courant… apparemment, on va encore terminer ce chapitre sur des tensions entre la mère et la fille…

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