Pousstories
Le petit monde de mon imagination
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19. Rébellions
« Mince, elle sait que j’ai séché les cours… je vais passer un sale quart d’heure… »
Ah, ça…
- Tu… comment tu sais que j’ai séché les cours ?
- Si tu ne veux pas que ça se sache, il va falloir te montrer plus maligne, jeune fille ! Peu importe comment je l’ai su, ce n’est pas le problème ! Depuis quand tu fais des choses pareilles ? Tu as de bonnes notes à l’école, tu veux mettre tout ça en péril pour quelques photos « cool » ?
- Tu comprends rien, tu sais !
- Explique-moi alors !
- J’ai des bonnes notes parce que ma vie se résumait à mes cours ! Maintenant que j’ai une vie sociale, tu veux m’empêcher d’en profiter, et tu gâches tout en allant faire la tarée auprès des gens qui croient que je ne suis pas folle !
- Il est tout à fait possible d’avoir de bonnes tout en passant du bon temps avec ses amis… il faut savoir gérer, c’est tout !
- Qu’est-ce que tu en sais, après tout, d’après tes histoires de challenge, tu n’as jamais été ado… tu ne sais rien de ce que je vis, alors fiche-moi la paix !
- Val…
Trop tard… elle est partie comme une furie.
Pauvre Rose… il faut dire que Valentina a tapé juste en parlant de l’adolescence inexistante de sa mère. Mais elle n’y croit même pas alors ce n’est pas vraiment un argument. C’est qu’elle deviendrait mesquine… ah là là, l’adolescence… Rose avait été plus ou moins épargnée avec Alexis, qui a toujours été calme. Bon, certes, il n’avait pas de bonnes notes mais ça ne l’a pas empêché de trouver un travail qu’il aime.
Avec Val c’est différent. Avec tout ce qu’elle a vécu depuis toute petite, ce n’est pas simple pour elle, il faut bien le reconnaitre. Mais Rose va devoir redresser la barre si elle ne veut pas que Val se dirige dans une mauvaise direction dont elle ne pourra pas revenir… Pas simple !
« Bon sang, qu’est-ce qu’elle m’énerve à me faire la morale alors qu’elle ne sait rien de ce que je vis ! »
Typique : l’adolescent incompris. Peut-être qu’Alexis saura mieux trouver les mots ?
- Qu’est-ce qui se passe avec maman ?
- Elle m’énerve ! Elle se mêle de ma vie et voudrait que je reste la petite fille à sa maman ! Maintenant que j’ai enfin des amis, elle m’empêche de m’amuser !
- Tu peux très bien t’amuser sans sécher les cours, tu sais ?
- T’es de son côté, j’aurais dû m’en douter, Saint Alexis !
- Mais non, mais c’est un peu bête de mettre ton avenir en péril juste pour passer une heure de bon temps que tu aurais pu avoir à la fin des cours, non ?
- Laisse tomber !
Tiens, notre ami Bob qui vient voir comment sa petite protégée se porte. Il est adorable, il est un peu comme un parrain pour Val… il est vraiment impliqué, c’est un super ami. Heureusement qu’il a été là, avec Eliza… certes, ils ont en quelques sortes aidé à alimenter les rumeurs, mais ils sont aussi responsables du tournant que la vie de Val vient de prendre. C’est des gens bien !
- Ça va ? Tu as l’air contrariée…
- Ma mère m’énerve ! Elle se mêle de mes affaires !
- C’est un peu le rôle d’une mère, non ?
- Pas comme ça ! Je commence à peine à avoir une vie, et il faut qu’elle vienne tout gâcher !
- Je suis sûr qu’elle fait du mieux qu’elle le peut, tu sais. C’est pas évident d’élever des enfants, chacun fait comme il peut… essaye d’être un peu indulgente, pour elle non plus, ça n’a pas été simple. Et se retrouver seule, sans ton père, ce n’est vraiment pas évident.
- Tout le monde est toujours de son côté de toute façon !
- Mais non, ma Val… je ne suis du côté de personne. J’essaye simplement de te montrer les choses différemment pour que tu puisses mieux la comprendre et mieux vivre cette situation. Etre en colère envers ta mère ne doit pas t’amuser plus que ça, non ? Alors essaye de voir les choses autrement, pas forcément pour être d’accord avec elle, mais seulement pour comprendre ses motivations. Elle veut ce qu’il y a de mieux pour toi et elle doit sûrement se dire qu’elle a échoué en ce qui concerne les rumeurs… elle ne doit pas vouloir échouer ailleurs aussi.
- Mouais…
- Allez… fais-moi un sourire !
- …
- C’est ta mère qui a choisi les nouveaux agencements de la cuisine ? C’est sympa… !
- Tu es le pro pour changer de sujet !
- Il parait… ça rend ma femme dingue !
C’est vrai, la cuisine est terminée ! Rose doit être contente, après tout ce qu’elle a râlé ! Il y a certes encore des travaux à faire, mais on a au moins une pièce ! Elle a bien bossé !
Non mais je rêve ou elle a remis ça ? Et avec qui parle-t-elle au téléphone ?
- Valentina Noluck ?
- Oui ?
- Bonjours, c’est Mr Duvert, votre directeur d’établissement. On m’a confié que vous n’étiez de nouveau pas aux cours aujourd’hui. Je peux savoir quelle en est la raison ?
« Merde… »
- Euh… je… je ne me sentais pas bien.
- J’imagine que Mademoiselle Sarah Durand non plus ?
- Euh…
- Je fais ce métier depuis longtemps, vous savez Mademoiselle. Je ne suis pas idiot. Sachez que vos parents seront prévenus. Et je vous conseille fortement de ne pas récidiver… ou il y aura de fâcheuses conséquences. A bientôt.
- C’était qui ?
- Le directeur !
- Merde…
- Il va appeler ma mère… et tes parents.
- Oh le con !
- Ouais, tu l’as dit… il fait chier lui aussi !
- On va se faire taper sur les doigts, Val…
- Tu vas pas te débiner… je te signale que c’était ton idée, au départ !
- Ouais mais… si mes parents sont au courant…
- Valentina ? Comment ça va, tu n’es pas en cours ? Tiens, bonjour… Sarah c’est ça ?
- Oui, c’est ça… bonjour !
- Salut Yolaine ! On n’avait pas cours pour l’instant…
- Oh… mais vous êtes obligées de rester à l’école, normalement, non ?
- Je t’attends à l’intérieur, Val, ok ?
- Oui ok, Sarah ! Eh bien euh…
- Et tu passes ton temps libre dans un café ?
- Oui bon ça va, tu n’es pas ma mère !
- Non, je sais… mais tu es sûre de ce que tu fais ? Fais attention de ne pas tomber dans une mauvaise spirale, Val… tu le regretterais.
- Bon sang, vous êtes tous pareils, les adultes, à croire que vous n’avez jamais été adolescents, vraiment !
- Comme tu voudras… mais réfléchis et fais attention à toi, d’accord ?
- C’est ça ! Salut !
Bon, ma Rose, va falloir reprendre cette petite en mains, elle devient même grossière ! Je n’aime pas ça du tout !
« C’est pas vrai, qu’est-ce qu’ils peuvent me gonfler tous ! Ils n’ont jamais rien fait de mal, eux ? Ils sont parfaits ?! Sainte Rose, Saint Bob et Sainte Yolaine, sans compter Saint Alexis ! Ça fait des années que je suis cloîtrée chez moi, que je ne fais rien de mal, que je ne vois personne, que je ne dis rien, pas un mot plus haut que l’autre, et quand enfin la roue tourne et que la vie me sourit, tout le monde me tombe dessus ! A croire qu’ils ne veulent pas que je sois heureuse, c’est pas possible autrement ! »
Mais si ma Val… au contraire, ils veulent tous ton bonheur et voient si bien que tu vas aller droit dans le mur si tu continues sur cette voie. Ce n’est certes pas la fin du monde de sécher les cours une fois ou l’autre, mais ce comportement général m’inquiète quand même un peu. J’aimerais qu’elle comprenne qu’il y a d’autres solutions pour pouvoir s’amuser tout en s’occupant de ses obligations. Si seulement je pouvais lui parler...
Evidemment, Rose lui tombe dessus dès son retour, vu que le directeur du lycée l’a appelée… ça va encore être top, comme conversation.
- Tu as encore séché les cours !
- Oui, et alors ?
- Prends le sur un autre ton, Val ! D’où ça te vient, cette arrogance ? Je ne t’ai pas élevée comme ça !
- Faut croire que si.
- Bon, ça suffit, j’en ai assez ! Si tu le prends comme ça, très bien ! Plus de sortie, tu feras tes devoirs en ma présence, je surveillerai que tu connais tes leçons, et que le directeur ne m’appelle plus, sinon ça va barder, c’est compris ?
- Si tu le dis…
- Bon sang Valentina, arrête de jouer un rôle ! Tu veux être cool ? Alors aies de bonnes notes, comporte-toi convenablement, sois agréable avec les gens qui t’aiment et arrête de jouer à la jeune rebelle, ça ne te va pas du tout ! Va dans ta chambre, je t’appellerai pour le dîner ! Ton père ne serait franchement pas fier de toi, tu sais !
« Qu’est-ce qu’elle en sait, de toute façon, de ce que papa penserait ? Il n’est plus là pour le dire, pas vrai ?! Il s’en fiche pas mal, de là où il est ! Il a semé ses conneries et tout m’est retombé dessus, qu’est-ce que ça peut bien lui faire que j’ai une vie de merde, maintenant ?! »
Ce n’est pas très juste, ce que tu dis ma Val… La pauvre. Elle est si mal dans sa peau. Tous ces changements, les rumeurs, les gens qui tout à coup lui parlent, elle ne doit plus savoir où elle en est, à qui faire confiance… et son père doit lui manquer, il est parti si tôt… J’espère quand même que le discours de Rose va lui remettre les idées en place, malgré sa colère…
- Alors, ta journée s’est bien passée, Alexis ?
- Oui, ça va… tu sais, un peu la routine en ce moment.
- Ah bon ? Pourtant, tu as l’air de faire des choses variées, d’après ce que tu me racontes.
- Oui mais ça reste de la routine pour nous, rien d’extravagant pour l’instant…
« Et bla bla bla… toujours pareil. Sainte Rose est bleue de Saint Alexis tandis que le petit diable Valentina n’a droit à aucune attention… Est-ce que ça va avec mon petit copain ? Tu sais, le genre de chose qui ne me serait jamais arrivé normalement ! Est-ce que ça se passe mieux à l’école ? Est-ce que les gens se moquent encore de moi ? Pfff, tu parles, elle n’en a rien à faire ! »
Elle est coriace, dis donc, notre Val ! je savais que les filles Noluck avaient du caractère mais je crois que celle-ci les bat toutes… oui, même Lola, son arrière-grand-mère ! Elle n’est pas juste, mais j’imagine que c’est la colère qui parle, elle en veut au monde entier en ce moment. D’ailleurs, heureusement qu’on ne communique pas pour cette fois-ci, je crois que j’en aurais pris pour mon grade, moi aussi !
Espérons que demain sera un jour meilleur, n’est-ce pas ? Et qu’elle écoutera un peu les bons conseils de Bob…
Ah ! Au moins, elle écoute quand même un peu ! On dirait que la nuit a porté conseil, enfin elle se remet au travail ! Bonne chose ! Et dans sa petite tête, comment vont les choses ? Elle est toujours aussi en colère contre le monde entier ?
« Bon, faut que je remonte mes notes sinon ils vont encore tous me tomber dessus… et puis j’aurai pas mon diplôme, j’devrai rester à l’école pendant que les autres ont fini et vont s’éclater dans leur vie de libertés… Pas question que je reste sur le carreau… »
Bon, au moins, elle ne le fait pas que pour les autres.
« Et puis c’est vrai que maman ne mérite pas ça non plus… Elle a souffert aussi, avec la mort de papa, les rumeurs… j’imagine que ça ne lui a pas rendu la vie facile non plus. Mais elle m’énerve à vouloir se mêler de la mienne, quand même… Espérons que ça lui passe… et qu’elle comprenne qu’il faut qu’elle me laisse un peu vivre. »
Bon ! C’est pas encore parfait, mais c’est déjà beaucoup mieux qu’hier ! Super ! On est sur la bonne voie !
- Allô ?
- Val, c’est Jules.
- Oui, j’ai vu ton numéro. Ça va ? Tout va bien ?
- Oui oui ça va… mais…
- Qu’est-ce qui se passe ?
- Tu sais quand on s’est vus la dernière fois ?
- Euh…
- Ouais. Exactement. Tu sais, si tu ne veux plus qu’on sorte ensemble, je préfère que tu me le dises.
- Quoi ? Mais non !
- On ne se voit pas, j’ai pas l’impression que tu sois vraiment dans la relation, tu sais.
- Je suis désolée… y a eu pas mal de trucs à la maison, avec ma mère, tout ça… je suis désolée.
- Mouais… t’as séché les cours il parait. Tu aurais pu m’appeler, qu’on s’amuse ensemble.
- C’était l’idée de Sarah, je ne voulais pas lui imposer de tenir la chandelle alors que c’est elle qui me l’avait proposé, tu comprends ?
- Mouais…
- Ecoute, pour me faire pardonner, je te propose un truc : pourquoi tu ne viendrais pas dîner à la maison ? Tu ferais la connaissance de ma mère comme ça, et de mon frère s’il est là. Ça rendrait les choses plus… officielles. D’accord ?
- *Soupir* Ouais… ok.
- Super alors ! Tu viens vers 19h ?
J’avoue que je le comprends le pauvre… il a été un peu délaissé, ces derniers temps. Elle était trop occupée à jouer la rebelle !
- Maman… j’ai invité Jules à dîner, j’espère que ça ne te dérange pas ?
- Oh non, c’est une bonne idée ! J’apprendrai un peu à le connaitre comme ça ! Alors c’est sérieux, hein ?
- Si on veut… sois juste sympa avec lui, d’accord ?
- Pour qui me prends-tu ?!
- Je sais… pardon. C’est juste qu’il était un peu fâché qu’on ne se soit pas beaucoup vus ces derniers temps alors j’aimerais qu’il passe une bonne soirée.
- Promis, je me tiendrai convenablement…
- Ah ah, très drôle.
Rose a l’air plutôt contente de le rencontrer. J’imagine que ça doit lui faire tout drôle de voir sa fille ramener un garçon à la maison… Et qu’elle doit se sentir prendre un coup de vieux. C’est qu’on ne rajeunit pas en voyant ses enfants voler de leurs propres ailes, et ce n’est pas toujours facile de les laisser partir… mais je trouve que Rose se débrouille plutôt bien jusqu’ici. Les relations avec Val ne sont pas encore au beau fixe, mais au moins elles se parlent gentiment…
Un film à trois, voilà qui devrait ressouder un peu les liens entre la mère et la fille.
- Tu m’as manqué tu sais…
Oh, des chuchotements ! Chuuuut, faut qu’on entende ! Bah quoi ?
- Je sais, je suis désolée Jules.
- On devrait se voir plus souvent… tu pourrais venir chez moi un jour aussi, tu verrais mes parents. Puis ils me laissent plus facilement aller dans ma chambre…
- Parce que tu as souvent ramené des filles à la maison, pour pouvoir dire ça ?
- Mais non… ! Ce n’est pas ce que je voulais dire ! Mais ils ne sont pas contre nous donner un peu plus d’intimité… je me vois mal t’embrasser devant ta mère !
- Chuuut, elle va nous entendre !
- On ne pourrait pas… aller dans la cuisine au moins ?
- Elle se doutera de quelque chose…
- Mais tu m’as vraiment manqué et…
- Chut, elle va finir par écouter… regardons le film ok ?
- Ouais… ok…
Je ne sais pas très bien ce qu’en pense Valentina, mais en tout cas, Rose semble avoir une opinion toute faite. Je me demande juste si c’est parce que ce jeune garçon voudrait bien embrasser sa fille sans être dérangé ou s’il y a autre chose derrière…
On va peut-être en savoir plus, vu que Jules est parti aux toilettes.
- Alors, tu en penses quoi ?
- De Jules ? C’est un chouette garçon ! Sans doute un peu trop entreprenant.
- Tu… tu nous as entendus ?
- Ce n’était pas très discret. Mais ne t’inquiète pas, c’est normal à votre âge.
- Et tu serais d’accord ?
- De vous laisser tous les deux seuls dans ta chambre ? Seulement avec la porte ouverte.
- Ouais, je me disais aussi.
- Ce qui gêne plus, c’est que j’ai l’impression que tu ne l’aimes pas vraiment.
- Quoi ?! Comment ça ?
- Il n’a pas arrêté de te dire que tu lui avais manqué et je pense qu’il attendait que tu lui dises pareil, tu sais…
- Mais je lui ai dit !
- Non… pas vraiment. Tu as contourné le problème et tu m’as utilisée comme excuse pour ne pas devoir répondre à ses attentes.
- C’est n’importe quoi !
- Comme tu voudras, ma chérie… je voulais seulement te dire ce que j’en pensais. Je n’ai pas envie que tu restes avec quelqu’un si cette personne ne te rend pas heureuse, tu sais ? C’est tout.
- Pourquoi est-ce qu’il faut toujours que tu te mêles de mes affaires ?
- Je suis ta mère, ça doit être ça.
- T’es peut-être ma mère mais je ne suis plus un bébé, je n’ai pas besoin que tu me dises quoi faire ni quoi dire ou comment à chaque fois !
- Ecoute ma chérie, je ne voulais pas te donner cette impression. Je te dis simplement ce que j’ai cru remarquer, peut-être que je me trompe, je veux seulement que tu sois heureuse, et si ce n’est pas avec ce garçon, eh bien, je dirais que tu ne dois pas rester avec lui.
- C’est toi qui m’as poussée à lui dire oui !
- Pour voir s’il te plaisait, pour lui laisser une chance, oui. Mais si ça ne colle pas, tu n’es pas obligée de continuer.
- Mais ça colle ! Il faut toujours que tu gâches tout, tu sais ça ?! Je m’amuse avec mes nouveaux amis, tu viens gâcher tout ! J’ai un petit copain, tu viens avec tes questions pour encore tout gâcher !
- Booon, très bien… comme tu voudras. Jules peut venir quand il veut, d’accord ? Et tu peux aller dans ta chambre avec lui à condition de laisser la porte ouverte. Moi je vais au lit, bonne nuit. Et qu’il ne retourne pas trop tard.
« BON SANG, elle m’énerve, c’est pas possible !!! »
Bon… la communication est encore loin d’être rétablie, apparemment… Oh mince, je crois que Jules a entendu la conversation entre Val et sa mère… il n’a pas l’air content.
- Est-ce que c’est vrai ?
- De quoi ?
- Ce que ta mère a dit ?
- Tu… tu nous as entendues ?
- Réponds-moi ! C’est vrai ? Tu n’oses pas me quitter alors que t’es pas bien avec moi ?
- Mais non c’est pas vrai !
- Pourtant, ta mère a raison tu sais… je t’ai dit que tu m’avais manqué, et tu ne m’a pas dit que c’était le cas pour toi aussi !
- Oh bon sang, Jules, s’il te plait… je me dispute déjà constamment avec ma mère… pas avec toi aussi, je t’en prie !
- Mais enfin Val, mets-toi à ma place deux secondes ! J’ai l’impression d’être le seul intéressé dans cette histoire ! Je ne sais même pas pourquoi tu t’encombres, tu as le choix non ?!
- Mais parce que je t’aime bien ! Je n’ai pas envie qu’on se quitte !
- Vraiment ?!
- Mais oui, je te jure… ! C’est juste que…
- Ah, tu vois !
- Laisse-moi finir… c’est juste que j’ai du mal à faire confiance. Tu comprends ? J’ai peur que tu te retournes contre moi un jour, que tu me fasses mal comme on m’a déjà fait mal.
- Mais zut, Val… je t’ai montré que j’étais digne de confiance non ? Rien de mal ne t’est arrivé à cause de moi depuis qu’on est ensemble, pas vrai ?
- Ça ne fait pas longtemps…
- Et combien de temps il va te falloir pour me faire un minimum confiance et te laisser aller à notre relation ?
- Je… je ne sais pas !
- Je ne sais pas combien de temps je peux continuer comme ça. J’ai vraiment l’impression que je suis le seul intéressé dans cette histoire.
- Je suis désolée… vraiment, je suis désolée. Ce n’est pas ce que je voulais… je t’aime bien, tu me fais rire et je ne veux pas qu’on se sépare.
- Enfin un peu de sincérité !
- Je te demande pardon. Je ne veux pas te faire du mal… tu le sais non ?
- J’essaye, mais c’est pas facile.
Ouh là, elle sait y faire quand elle veut convaincre !
- Et comme ça, c’est plus convaincant ?
- Hmmm… je ne sais pas. Réessaye pour voir ?
Et lui sait comment faire pour profiter d’une situation !
- Bah tiens…
Bon, je crois qu’on va laisser les tourtereaux se réconcilier. Surtout qu’il devient un peu plus entreprenant, le petit Jules… mais on dirait bien que Val n’est pas prête pour plus. On dirait que quelque chose la retient, mais quoi ? Est-ce que Rose aurait raison ? Si c’est le cas, j’espère que Val sera assez courageuse pour arrêter les choses avant que Jules ne soit vraiment amoureux d’elle… ce serait dommage. Mais je comprends aussi Valentina, qui a envie de s’accrocher à quelque chose qui pour une fois semble tourner rond dans sa vie, même si c’est sans doute un peu égoïste…
Bon, en attendant, la vie suit son cours. Rose a eu assez d’argent pour terminer la chambre de Val, qui était ravie. Rose a mis l’argent là en premier pour essayer de renouer avec sa fille. Mais elles sont toujours un peu fâchées et c’est toujours tendu entre elles. Elles se parlent peu, souvent uniquement par nécessité.
Alexis tente tant bien que mal d’arrondir les angles mais pour l’instant, ça ne fonctionne pas très bien. Le pauvre, il est coincé entre les deux, ce n’est pas évident pour lui.
Jules et Valentina sont toujours ensemble, elle fait des efforts pour qu’il ne se sente pas délaissé, mais j’avoue que j’ai le même sentiment que Rose les concernant. On verra bien.
Arthur, le frère de la petite Amélie, vient encore de temps en temps pour aider Val en maths et pour l’aider à remonter ses notes qui sont toujours peu satisfaisantes. Ils ont l’air de bien s’entendre. Valentina semble détendue en sa présence, je crois que le fait qu’il n’ait pas été là quand les rumeurs battaient leur plein la met en confiance. Comme s’il était incapable de lui faire du mal tandis que les autres ne peuvent avoir la confiance de Valentina. Bon, au moins, elle se sent libre avec une personne en plus de Sarah, c’est déjà ça, et c’est important.
- Donc, t’as compris finalement pourquoi on arrive à cette solution ?
- Je crois oui…
- Cool ! Oh, excuse-moi, Eva m’appelle !
Ah oui, sa petite amie !
- Bon, elle voudrait que je rentre, je lui avais promis qu’on regarderait un épisode de Game of Sims ce soir… je suis désolé !
- Mais non, pas de problème ! Je crois qu’on avait fini pour aujourd’hui de toute façon, non ?
- Ouais, j’avais pas prévu d’aller plus loin… sinon ça fait trop.
- On se refait ça la semaine prochaine alors ?
- Sans problème.
- Je te raccompagne. On se voit demain en cours, de toute façon.
- Ouais, avec la super interro de Mme Vasseur… t’as bien révisé ?
- Je n’ai fait que ça ! Si je rate ce truc, je sais pas ce qu’il faut faire !
- C’est clair, moi non plus !
- Tiens, maman… je te présente Arthur !
- Oh… bonjour. Tu… je… je ne savais pas que c’était fini avec Jules, je croyais… tu as déjà rencontré quelqu’un ?
- Non… je… Arthur m’aide en maths, maman ! Je suis toujours avec Jules.
- Ah, je vois…
- Bon ben, je vous laisse. Enchanté de vous avoir rencontré, Mme Noluck !
- Bon sang maman… tu veux vraiment me taper la honte ?
- Je ne suis pas idiote ma chérie, ce garçon est très mignon et je ne pense pas que c’est des maths que vous faisiez. Mais je suis déçue que tu remplaces un garçon par un autre aussi vite…
- Mais ce n’est pas mon petit ami !!! Tu l’avais déjà aperçu l’autre jour, seulement tu n’as pas eu le temps de le voir vraiment parce que tu l’as fichu à la porte trop vite pour pouvoir m’engueuler !
- Des maths hein ?
- Oui, des maths ! Tu devrais être contente, je fais tout pour remonter mes notes ! Mais au lieu de ça, tu me prends pour une fille facile qui change de mec comme de chemise ! Pour ton information, je suis toujours avec Jules, comme je te l’ai dit, et Arthur a une copine aussi… Mais pour me croire, il faudrait que tu me fasses un minimum confiance. Pas étonnant que j’ai du mal à donner la mienne quand on voit ma mère…
Et un claquage de porte, un ! Je crois bien que c’est le troisième chapitre qu’on termine sur une dispute, non ? Ça commence à m’inquiéter un peu.
